Concordances druidiques
Il y a juste dix ans, le Verduis /|\\ Magnistirona d'un Collège druidique frère, le "Comsedon Druidiacta Litauos", écrivait l'éditorial de son bulletin n°8 "Druvidia" en des termes que nous considérons parfaitement actuels.
Nous en présentons ici quelques larges extraits.
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Depuis quelques temps, il semblerait que la liberté de conscience inscrite pourtant dans ces « Droits de l'homme et du citoyen », fondateurs de nos sociétés contemporaines, soit en péril.
Ici ou là, on crée de nouvelles lois restrictives, parfois justifiées sur le fond mais soumises à des interprétations totalement aléatoires du fait de l'imprécision, voulue ou non, de leurs termes.
Sachons bien que le Druidisme n'échappera pas aux effets secondaires de telles pratiques, malgré sa neutralité dans le débat politicien. En effet, il ne peut exister de Druidisme politisé, un Druidisme de droite et un Druidisme de gauche; les Druides n'ont qu'un parti: celui de l'homme en général, et de l'homme celte en particulier.
Les Druides ne revendiquent nullement l'établissement d'une foi religieuse personnelle, une « charia » devant s'appliquer à la totalité de la société; ils ne refusent pas non plus les valeurs d'autres courants de pensée, à condition toutefois que ceux-ci fassent preuve de la même tolérance.
A notre connaissance, aucun Collège Druidique ne reçoit de subvention de quelque organisme officiel que ce soit, ce qui devrait en toute logique nous garantir une entière liberté d'opinion.
[…]
Dans l’antiquité celtique, les Druides formulaient les lois, disaient le droit, mais c’étaient les Chefs et les Rois qui l’appliquaient.
En certaines circonstances, les Druides intervenaient au cours des débats de justice, à la demande du Roi ou de l’une des parties. La plupart des litiges n’étaient pas traités sur le plan moral et pénal, ils se réglaient « au civil », par une transaction entre les parties.
C’est qu’il était admis, que la faute, contrairement au péché, n’était qu’une conséquence normale de la vie en société et, par conséquent, devait se traiter sur un plan « matériel ».
Si le coupable refusait de se conformer aux prescriptions qui lui étaient imposées, en réparant les conséquences de ses actes, alors on considérait le délit au plan moral et on punissait avec la plus grande sévérité. Il va sans dire que la société actuelle, laïque, ne pourrait plus admettre une justice comme celle que connut la civilisation celtique théocratique ; autres temps, autres mœurs. Tout au moins pour la forme, quant au fond, il est toujours le même, c’est pourquoi dans ses structures fondamentales il devrait être rétabli.
Ainsi, nous proposons de remettre en œuvre une morale civique, enseignée dès le plus jeune âge dans les établissements scolaires. D’en faire une priorité nationale, s’opposant au laisser-aller et au laxisme actuel, de la doter d’idéaux et de principes non sectaires, compatibles et respectueux, tant des lois naturelles que du devenir de l’humanité.
Une telle morale devant transcender celles offertes par les religions présentes sur notre territoire, notamment en reprenant ce qu’il y a de positif dans leurs préceptes.
[…]
En conclusion, on reconnaîtra qu’une justice humaine équitable et efficace, notamment par son intervention dans des délais raisonnables et par la véritable rétroactivité de la loi, est nécessaire à la nature humaine et à la vie en société.
Quasi indépendante du pouvoir politique, car contrôlée par une commission de citoyens tirés au sort, elle aurait à se garder des excès contraires : laxisme ou sévérité exagérée, s’interdirait les jugements d’exception, les condamnations à titre d’exemple, sauf bien sûr pour les politiciens, magistrats, ou pour les notables, et encore avec circonspection.
Cependant, ceux qui font les lois doivent être les premiers à les respecter, faute de quoi il s’agirait de lois iniques, par là même illégales et immorales dans leur principe.
La justice humaine, la seule que nous ayons la faculté de modifier, devrait permettre au particulier, quel que soit son rang social ou sa fortune, de bénéficier d’une sécurité minima et de la protection face au rouleau compresseur de l’administration ou de toute autre forme de pouvoir. Elle est l’affaire de tous et la sauvegarde de chacun.
Si une telle réforme n’était pas entreprise rapidement dans nos sociétés occidentales, il est à craindre que notre civilisation ne puisse survivre bien longtemps au chaos croissant actuel …
Le Verdruis
/|\\Magnistirona