Clairière UXELLIA

NOTRE CLAIRIERE UXELLIA CELEBRERA AMBIUOLCAIA LE 24 FEVRIER 2024 è.v.

Les fêtes celtiques de l'antiquité à nos jours

Les fêtes celtiques

 

Ce que nous appelons Fêtes Celtiques provient d'un temps bien plus ancien que le monde celte en général. Elles proviennent d'un peuple situé à l'Ouest et au Grand Nord, et nous sont parvenues, pour la plupart, par Tradition et par transmission orale et gestuaire des peuples.

 

C'est par l'observation des constellations, des étoiles dites "repères", que les Druides, et leurs devanciers plus probablement à l'origine, perçurent la conception du Zodiaque, qui fut établi, nous rappelle la Tradition Mazdéenne, dans un pays où "le jour d'été le plus long est le double des jours d'hiver les plus courts", et cela correspond à une région située entre le 45ème et le 55ème degré de latitude Nord et entre le 20ème et le 50ème degré de longitude Ouest, à l'époque de Cro-Magnon, il y a 15.000 ou 20.000 ans.

 

Ils perçurent et comprirent les différents mouvements des astres et ils se transmirent des renseignements – parfois de génération en génération – qui étaient pris à des époques déterminées, ce qui leur permit, bien avant Hipparque à qui l'on en attribue l'invention (vers -130), de connaître la vitesse de précession des équinoxes.

Rappelons que cette précession des équinoxes est le lent changement de direction de l'axe de rotation de la Terre.

 

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Mouvement de précession

 

Les projections de la Grande Ourse et de la Petite Ourse sur le sol leur permirent de calculer l'inclinaison de l'axe polaire sur l'écliptique.

Voyons après ces quelques explications préliminaires comment les dates festuelles furent déterminées.

 

Les orientations E et O (lever et coucher solaire) indiquent les équinoxes

Les orientations N et S indiquent les Solstices

 

Ce sont là bien entendu les quatre dates les plus faciles à situer, dates correspondant aux quatre fêtes solsticiales et équinoxiales, respectivement fêtées dans toutes les traditions anciennes. Elles correspondent, d'après certains, à quatre étoiles "gardiennes du ciel" qui sont:

 

Equinoxe de Printemps                 œil du Taureau (Aldébaran)

Equinoxe d'Automne                    Cœur du Scorpion (Antarès)

Solstice d'été                             Cœur du Lion (Regulus, qui a remplacé Sirius)

Solstice d'Hiver                          Fomalhaut (étoile la plus brillante) des Poissons

 

Pour déterminer les lignes E-NE – E-NO – E-SE et O-SO, et les quatre autres fêtes d'Obligation, il fut nécessaire de mesurer la déclinaison apparente du soleil, et ce fut par l'étude des constellations et des étoiles. Il suffit de consulter une table d'azimut actuelle pour voir qu'elles correspondent aux époques où la déclinaison apparente du soleil est de 16°20 N ou S, ce qui correspond aux dates:

 

  • 8 Novembre
  • 4 Février
  • 6 Mai  
  • 8 Août

 

Ces dates ne sont pas fixées au hasard, elles partagent en deux approximativement nos "maisons" actuelles. Elles représentent dans de nombreuses Traditions – fixées bien souvent au 1er des mois correspondants pour plus de facilité – à des époques importantes dans le monde (agricole, géographique, politique), et fixent les quatre grandes fêtes celtiques rattachées à ces connaissances cosmiques rappelées plus haut, dans nos régions occidentales.

 

Ces dates sont marquées symboliquement dans certaines pierres mégalithiques, dont la plus importante est celle de la Table des Marchands (celle sur laquelle sont gravés des "épis de blé") et celle formant l'un des piliers de l'allée couverte du Bernard (Vendée).

 

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Les dispositions sont les mêmes, et semblent vouloir exprimer la division de l'année solaire en huit parties sensiblement égales.

 

Après ces quelques mises au point qui nous ont parues nécessaires pour expliquer pourquoi et comment les dates des fêtes celtiques ont été fixées à certaines époques et non à d'autres, voyons maintenant les festivités correspondantes.

 

Nous disons bien festivités, car les fêtes décrites ici sont bien des fêtes celtiques, des réjouissances, et il n'est pas question de noter ici les rituels cultuels des cérémonies y afférentes.

 

Il faut noter que ces huit fêtes celtiques étaient toujours à caractère religieux, et que le Druide les honorait de sa présence, même si elles ne correspondaient pas toujours à sa propre philosophie.

La majorité de ces fêtes se retrouvent de nos jours sous le vernis de la religion catholique, car elles se sont incrustées au plus profond des peuples celtiques.

 

 

SAMAIN

 

(La Réunion)

 

 

 

 

 

Cette fête était présidée par Teutatès. C'était la fête des Ancêtres désincarnés, des Héros et de la nouvelle année dans les derniers temps celtiques.

 

 

 

Une Assemblée se tenait trois jours avant et trois jours après la nuit de Samain. Tous les feux étaient éteints la veille de cette nuit, toutes les eaux sales étaient jetées, tous les déchets brûlés, car il ne devait rien rester que de pur pour commencer l'année nouvelle, un cycle annuel d'évolution. C'était le début des mois noirs où le Soleil devient bas sur l'horizon. La Samain était fête d'obligation.

 

 

 

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A la Samain, les morts reviennent sur Terre pendant trois jours. S'ils le veulent, ils peuvent emmener leurs parents et leurs amis vers le pays de l'éternel Printemps, vers Tir n'a Nog, vers Avallon. On laisse pendant cette période une table garnie et un siège à leur intention. C'est la rencontre du monde de l'Au-delà et du monde des vivants, du monde humain.

 

  • La première journée honorait les héros, de la tribu, du peuple;
  • La deuxième journée devait se passer dans le souvenir des trépassés, dans les prières, dans un rapprochement entre mondes;
  • La troisième journée avaient lieu les réjouissances, elle était joyeuse, il y avait un banquet en l'honneur des disparus, et il fallait laisser une chaise vide pour qu'ils viennent se reposer et se restaurer.

 

Le Druide sentait les Esprits venant vers les Vivants; il sentait par intuition, par un sixième sens, flotter les Esprits à la recherche de corps physiques et unissait ses pensées les plus subtiles aux leurs.

 

 

 

Le cheval, animal sacré, participait aux festivités de la Samain, soit sous forme de jeux (mari-lwyd) ou Cheval-Jupon (chevau-fug) soit sous forme de tête de cheval enjuponnée. De nombreuses provinces respectent encore ce jeu de nos jours.

 

 

 

A Samonios, les orges, les seigles, les blés, sont semés; après, ce serait trop tard, les grains ne germeraient pas à temps. Les glands sont ramassés et séchés (leur manducation favoriserait la divination), les châtaignes également ramassées et séchées pour être réduites en farine.

 

 

 

A Samonios, de grands feux étaient allumés sur le tertre ou à défaut sur la place du village et servaient à rallumer tous les feux qui avaient été éteints la nuit auparavant.

 

 

 

La Chrétienté a mis au 1er Novembre la Toussaint et la Fête des Morts le lendemain. Quant au 8 Novembre, on y a mis la Saint-Martin, celui qui, avec Charlemagne, fut le plus grand destructeur de vestiges celtiques et mégalithiques de tous les temps.

 

 

 

A Samain, on pouvait vraiment dire avec les Druides: "L'Incréé est Tout, Tout est dans l'Incréé parce que Tout est l'Incréé".

 

 

 

 

ALBAN ARTHAN

 

(Solstice d'Hiver)

 

 

 

Cette fête solsticiale d'Hiver porte un nom très particulier: la fête du "Germe de Blé", ou du "Blé qui lève". En effet, c'est le moment où la Nature semble morte, où les jours sont les plus courts et les nuits les plus longues; mais c'est le moment exact où le blé, le seigle, les céréales mises en terre à la Samain commencent à germer.

 

 

 

C'est le moment où le Soleil va commencer son ascension au-dessus de l'horizon, où les jours vont recommencer à grandir, certes très peu au début, mais continuellement. C'est également une fête d'obligation.

 

 

 

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On faisait en l'honneur du Solstice d'Hiver de grands feux sur les collines ou dans les villages. On rendait grâces au Dieu solaire  de son réveil, très léger il est vrai, pour la reprise de la Vie de la Nature.

 

 

 

On célébrait le Soleil reprenant son ascension, don du vieux Belen, le Flamboyant. Et en fêtant l'astre retrouvé, on le sent mieux, on sent mieux pénétrer en son âme l'autre Nwyvre, plus subtile encore, celle de l'Esprit Universel.

 

 

 

Et en coupant et en distribuant le gui à chacun, le Druide pensait aux cycles solaires rigoureusement ordonnés et au mystère de la germination. C'est un élan de joie, de reconnaissance et de foi. Le Soleil, ce symbole universel de pureté, de régénération et de transmutation allait renaître un peu plus chaque jour.

 

 

 

Et lorsque le Druide s'écrie: "O Ghel an Heu !" (ou "Egi an Ed !" suivant les régions), c'est le pouvoir des mots qui vibre dans la Nature, qui dynamise la Terre.

 

 

 

Nous savons également que c'est notre ancêtre Ram qui avait institué solennellement la cueillette du gui le jour du Solstice d'Hiver (qui devrait être cueilli le 6ème jour de la Lune après le Solstice d'Hiver) pour parfaire cette cueillette en apothéose à la suite de la guérison de la phtisie avec cette plante. Le Druide remettait alors aux jeunes Vierges et aux Druidesses le gui qui était ensuite trié avant d'être distribué, et gardé pour la préparation des remèdes. On gardait séparément les plus belles branches et feuilles et les boules pour les médications comme cela se pratique encore de nos jours.

 

 

 

On chantait donc à cette époque la naissance du nouveau Soleil, du nouvel Hélios, qui de nouveau allait redonner vie à la Nature après sa lente remontée.

 

 

 

Les feux rituels sont pratiquement oubliés, et seule la Bûche garde encore le souvenir de ces festivités. Nos aïeux la plaçaient dans la cheminée, toute enrubannée, puisque l'église avait interdit les Feux, et ils fêtaient ainsi le nouveau Soleil, le "Néo-Hélios", le "Néo-El", le nouveau Divin qui ramenait la Lumière.

 

 

 

Il est de tradition dans de nombreuses régions de mettre une bûche dans la cheminée qui doit brûler toute la nuit.

 

 

 

IMBOLC

(ou la fête des petites flammes)

 

Les festivités d'Imbolc étaient généralement sous la protection de Birgit, fille de Dagda.

Rappelons que Birgit (Brigit/Brigantia)  est la déesse-mère, elle règne sur les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des Druides, des Bardes (poètes), des Vates (divination et médecine) et des forgerons.

L’importance de son culte chez les Celtes a conduit les évangélisateurs chrétiens à lui substituer une sainte homonyme, Sainte Brigitte.

 

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Dans le monde agraire, Imbolc était un moment important. C'était la période où les premiers agneaux, les agneaux d'hiver, commençaient à être sevrés. Les travaux des champs recommençaient après les dures gelées.

 

C'était une grande fête de purification avant l'initiation, purification symbolisée par le Feu de Kildare (l'église du chêne) qui était entretenu par 9 vierges, et le souffle de ces 9 vierges faisait bouillir le chaudron qui contenait le filtre qui devait rajeunir les forces de la Nature renaissante.

Sous la grande influence de la Lumière et des sources débordantes, le mariage éternel de la Terre-Mère et du Soleil ramène la Vie. C'est une fête de fécondité. On allumait là encore des feux, cette fois nous l'avons vu, en l'honneur de la Déesse Birgit, fille du Dagda. En Gaule, Birgit porte souvent le nom de Bélisama.

 

Imbolc est aussi la fête de la Connaissance du Mystère de la Vie. Des flambeaux étaient allumés par les femmes et chacun venait allumer, qui son brandon, qui sa chandelle. C'était la fête des petites flammes pareilles à des feux follets. Les femmes offraient également des pommes, grand symbole de la naissance de la vie. Elles faisaient également des crêpes de seigle ou de blé, rondes comme le Soleil.

 

A Rome, on fêtait les Lupercales en l'honneur de Pan et les fêtes de Proserpine, en l'honneur également de Cérès qui recherchait sa fille enlevée par Pluton, à l'aide de flambeaux (les Candelas).

 

Dans le monde celte, c'est à cette époque que le Chaudron de la Renaissance était préparé avec les plantes sacrées en vue de la "Distribution de la Connaissance et de la Force" à la jeunesse celtique.

 

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Le troisième jour après la lune neuve suivant la fête d'Imbolc, on décorait un taureau blanc et on le promenait tout enrubanné avant – bien souvent – de le sacrifier.

C'était un rappel des cultes anciens de l'entrée du Soleil dans la constellation du Taureau. Puis plus tard du Taureau Apis, du taureau mithriaque et dans certains pays méditerranéens, cette fête du taureau est toujours vivace.

 

Entre cette nouvelle lune et la nouvelle lune qui suit l'Equinoxe de Printemps, on jouait à un jeu qui pourrait être l'ancêtre de notre Football. Le jeu de la Soule, dont les romans arthuriens du Moyen Age ont parlé. Il y avait deux équipes de 12 joueurs. La balle était en cuir, remplie de copeaux du fait qu'on ne pouvait la pousser et la jeter qu'au pied. Ce jeu commençait en tout début d'après-midi et ne se terminait qu'au coucher du soleil. L'un des buts était face au soleil levant, l'autre face au soleil couchant. Bien entendu, on changeait de "camp" suivant un cérémonial. C'était, on s'en doute, un jeu à caractère religieux, suivant la marche du Soleil, donc une sorte de culte rendu à l'astre du jour.

 

Bien entendu, pour la fête d'Imbolc, il y avait des feux allumés un peu partout, en tous lieux. Depuis la plus haute antiquité d'ailleurs, les hommes avaient pris l'habitude et adopté l'usage des feux pour les grandes dates, qu'elles soient religieuses ou non. C'était un grand symbole et chez les Celtes, il y en avait huit, correspondant aux fêtes principales.

 

 

ALBAN EILIR

(Equinoxe de Printemps)

 

C'était la fête des fleurs. En nos régions, on semait le trèfle, l'avoine, le maïs et l'orge. C'était l'époque où l'on sortait les moutons, les vaches et les abeilles. Plus tard, c'était la fin des veillées auprès de l'âtre, auprès du feu. Dans tout le pays, on ne faisait que fêtes et prières pour que le Soleil, maintenant assez haut, puisse dans son union avec la Terre-Mère, féconder les futures récoltes.

 

C'est l'époque également  de la fin de l'hiver astronomique, le moment où le Soleil se lève juste à l'Est. Les nuits sont égales aux jours. On faisait des gâteaux de miel de farine et d'huile que l'on se partageait près des grands feux d'équinoxe.

 

Cette fête des premières fleurs était très suivie et le feu que l'on allumait était un feu d'espérance autour duquel les jeunes filles dansaient en agitant des rameaux verts de buis ou de sapin, symbole voulant exciter les bourgeons à éclore et à parer les branches de tendre verdure annonciatrice du Printemps.

 

La plante de l'équinoxe du Printemps est le trèfle, l'une des premières plantes à reverdir sous les pâles rayons du Soleil, chaud maintenant. Cette fête de l'équinoxe de Printemps était l'annonce du réveil de la terre et de la beauté renouvelée.

 

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C'était aussi le moment où les médications préparées avec le Gui cueilli au Solstice d'Hiver étaient prêtes à être distribuées aux responsables Ovates par les Druides et Druidesses. Les jeunes vierges qui avaient aidé les Druidesses dans la préparation des remèdes étaient couronnées de fleurs et louées par tous (d'où notre tradition de couronner les rosières il y a quelques années). C'était alors le début de festivités qui duraient plusieurs jours. Nous arrivions au 13ème jour de la Lune suivant l'équinoxe de Printemps.

 

Il est curieux de constater que depuis le Concile de Nicée en 325, la fête de Pâques est fixée le dimanche après la pleine Lune qui suit l'équinoxe de Printemps, calculé suivant l'épacte (l'épacte est le nombre de jours à ajouter à l'année lunaire pour égaler l'année solaire) qui change chaque année. On peut dire aussi que c'est l'âge de la Lune au 31 Décembre de l'année précédente.

 

C'était le moment où les élus qui avaient été jugés dignes, et après un jeûne qui durait, peu ou prou, depuis Imbolc, recevaient l'initiation au cours de cérémonies réservées.

 

A la fin de la période de 13 jours de la Lune suivant l'équinoxe de Printemps, les chefs étaient élus lors des Assemblées, les Grands Druides étaient désignés près de l'Omphalos. éventuellement, l'Ollam était également désigné. Un jeune chêne était planté devant l'habitation du nouveau dignitaire (c'est devenu notre Arbre de Mai).

 

 

BELTAINE

(Fête du Soleil Père)

 

C'était là l'une des plus grandes fêtes celtiques, la Grande Fête de Belen, du Soleil. La fête aussi du Feu clair et lumineux qui marquait la renaissance des temps chauds qui allaient féconder fruits et moissons. Avant que les feux soient éteints, on faisait passer, sous la direction du Druide, les troupeaux de bêtes à cornes par-dessus le foyer – ou entre deux foyers – pour les protéger de toutes maladies et rendre les femelles fécondes. On évitait ainsi les épizooties de l'été à venir. C'était aussi la commémoration de l'entrée des Thuata de Danann en Irlande, alors qu'ils brûlèrent leurs vaisseaux pour montrer qu'ils ne voulaient point repartir. Rappelons que les Thuata de Danann apportaient avec eux quatre talismans qui ont marqué l'histoire de nos ancêtres:

 

  • La Lance de Lug
  • L'épée de Nuanda
  • La Pierre de Fâl
  • Le Chaudron de Renaissance du Dagda

 

Mais la veille de Beltaine, la nuit plus précisément, a une réputation satanique. Il faut se méfier des sorcelleries et s'en protéger, car c'est le moment où les fées, les "fades", sont très actives. Pendant que les sorciers, les chamans, entraient en contact avec les Esprits. En fait, c'est la grande nuit où les vivants peuvent communiquer avec les Esprits Supérieurs, les Divinités, les Grands êtres. C'était aussi la nuit du Grand Cornu, la grande nuit initiatique  des élus du monde druidique. Au petit matin, avant le lever du jour, les Druides, les élus, allaient sur le mont le plus élevé du village, chanter et prier le Soleil jusqu'à son apparition. C'était en fait une nuit de veille et de communication avec le Monde Divin.

 

Dès l'apparition du Soleil, de Belen dans sa splendeur lumineuse, on allait boire le lait frais tiré des vaches après leur passage sur le feu  ou entre deux foyers (lait devenu plus tard le "Lait de Mai") et sur le tertre ou centre du village on faisait des prières en l'honneur du Soleil et de Cernunnos.

 

On comprend pourquoi la nuit précédant Beltaine a toujours été regardée par la nouvelle religion comme une fête satanique et pleine de maléfices; ce fut la Nuit de Walpurgis, rarement comprise par ceux qui ne voulaient pas voir les anciennes traditions sacrées.

 

Pendant la Fête de Beltaine, si cela n'avait pas été fait avant, se tenaient encore les Assemblées auxquelles participaient tous les habitants. étaient alors élus les nouveaux dignitaires, les chefs, les Grands-Druides, s'ils ne l'avaient jamais été plus tôt. Un "Mai" était planté, c'était à l'origine un jeune chêne que l'on allait arracher dans la forêt proche et que l'on replantait devant l'habitation de l'élu afin que chacun puisse voir qu'il avait été choisi et cela représentait également sa Force et sa compétence.

 

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C'était également la période pendant laquelle les jeunes gens qui avaient remarqué une jeune fille avec laquelle ils désiraient se marier, allaient accrocher à leur porte les premières fleurs du Printemps. Si la demande – déguisée – était agréée, la jeune fille le présentait à ses parents quelques jours après (c'est devenu au Moyen Age le "Repas de Mai").

 

La Fête de Beltaine était marquée par des réjouissances. C'était la fin du "Jeu de la Soule". C'était encore le jeu du cheval remplacé depuis par un cheval en carton-pâte habillé d'un jupon dans lequel entrait un jeune homme. Plus tard, ce fut l'époque des tournois.

 

Les festivités de Beltaine, ou Beltan, tombaient généralement dans le cycle de 13 jours de la Lune Rousse (la seconde après l'équinoxe de Printemps).

A la fin de la Lune Rousse avait lieu le "Jour de Gargan". On rendait hommage à ce bon géant ami de Viviane et de Mélusine. On rendait aussi visite en procession aux pierres sacrées et aux sources bienfaisantes. Ce sont maintenant des pèlerinages dans certaines régions. Les traditions ancestrales ne peuvent pas mourir même si elles sont transformées.

 

 

TAN TAD

Alban Hefin

(Fête du Feu Père)

 

Nous arrivons aux grandes fêtes du Solstice d'été, aux fêtes du Tan Tad, le Feu Père.

Le Soleil entre dans la constellation du Cancer. C'est le moment où le jour est le plus long, où le Soleil est le plus haut dans le ciel. Les radiations solaires reçues par la Terre en son hémisphère boréal sont à leur paroxysme.

 

Dans nos campagnes celtiques, on coupe le foin, les céréales commencent à mûrir, à jaunir. Les Latins, les Grecs, fêtaient là le feu dérobé aux dieux par Prométhée. C'est aussi le rappel des fêtes de Mithra, plus récentes. L'église en a fait le "Feu de Saint Jean" devenu populaire. C'est la Fête de Jean le Baptiste, du Jean d'été, à l'inverse du Jean d'Hiver, six mois plus tard. Ceci est une autre question, à approfondir, mais qui n'a pas sa place ici.

 

Un chêne, plus tard un conifère, était planté pour être embrasé par le Tan Tad. Il était coiffé d'une couronne de fleurs dites maintenant "Fleurs de la Saint Jean", mais ces fleurs ne devaient pas être brûlées complètement, elles devaient pouvoir être récupérées pour leurs qualités curatives après avoir été embrasées par le "Feu Père", par le grand feu solsticial – le seul à comporter des fleurs. Ces fleurs sacrées étaient au nombre d'une dizaine: l'armoise, la bardane, la grande marguerite, la camomille, le lierre terrestre, le chiendent, le lycopode, le millepertuis, la sauge, la verveine; certains ajoutaient la mélisse, le sureau, la jusquiame, …

Pour nos régions, il est d'usage traditionnel de comprendre les six ou sept espèces: millepertuis, grande marguerite, armoise, millefeuille, sauge, lierre, romarin.

  • Les trois premières sont consacrées au Soleil.
  • Les trois autres à la Lune.

Il fallait trois conditions (jour, heure, incantation) et sept herbes. Nous remarquons qu'il s'agit là de deux chiffres sacrés (3 et 7).

 

Les habitants du village ou de la localité apportaient les bois nécessaires au feu, chacun apportant ce qu'il pouvait, même ramassé en forêt, mais tous contribuaient au Feu.

 

Il est à remarquer que le Feu solsticial est le seul feu celtique qui était orné d'une couronne de fleurs (plus tard, d'une roue fleurie). Maintenant, on ne met plus de roue fleurie, mais on jette dans le brasier les "Herbes de la Saint Jean", ainsi que les vœux des absents que ceux-ci désirent voir exaucés.

 

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Il était de coutume, lorsque le feu flambait haut et clair, de jeter de l'eau sur le bûcher. C'était ainsi vraiment le mariage du Soleil fécondant avec la Terre Mère, associés à l'Eau et à l'Air, pour la richesse et la fécondité de la Terre, des récoltes. C'était la conjuration des quatre grandes forces primaires sublimées dans l'éther, générateur de toute vie.

 

Rappelons que les sept essences sont: chêne, hêtre, bouleau, frêne (ou châtaignier), pin, orme, et tremble (l'un de ces deux derniers pouvant être remplacé par le pommier). Certaines essences peuvent être remplacées, selon les régions, par une essence équivalente.

 

 

LUGNASAD

(Fêtes du Mariage de Lug)

 

Nous voici aux Lugnasad, aux fêtes du Dieu Lug et de son mariage avec la Terre-Mère, avec Teltiu, sa Mère Nourricière, également les festivités en l'honneur de Dana.

 

C'est l'époque où la Terre passe près des Perséïdes, l'essaim d'étoiles filantes, d'où les multiples vœux que nous pouvons faire.

 

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C'est la grande fête du mariage de la Lumière et de la Terre-Mère. Les chevaux participaient également à ces festivités qui duraient plusieurs jours. C'était l'époque des rassemblements, certains considérables. Cela durait de la mi-Juillet à la mi-Août. C'était une fête d'obligation. Dès la fin des moissons, on s'assemblait, des repas sur l'herbe avaient lieu, chacun apportant sa nourriture. Il y avait des concours d'éloquence, de poésie, de force. Des courses de chars, de chevaux, etc., étaient organisées. Et aussi participaient à ces festivités devins et sorciers qui ne manquaient pas de vaticiner à qui mieux-mieux. Bien entendu, les Druides accompagnaient les rois ou héros à ces fêtes et débordaient de louanges s'ils le méritaient.

 

Mais avant ces festivités, les fenaisons devaient être terminées et les moissons bien entamées, sinon terminées. On portait la première gerbe de froment ou de blé au Dieu ou à la Déesse, et chaque moissonneur avait droit à une gerbe. A la fin des festivités, la dernière gerbe enrubannée était offerte également à Lug ou à Dana. Ces dons se faisaient au pied du bûcher qui était embrasé et qui devait être joyeux et très lumineux à cette occasion et des danses étaient exécutées. Elles avaient toutes un caractère religieux et sacré. C'était le moment des plaisirs du Corps et de l'Esprit par le Savoir et l'éloquence, aussi bien que par la joie de vivre.

 

On célébrait également à cette époque les fiançailles et on jouait avec une balle de cuir très dure à ce qui est peut-être l'ancêtre de la pelote basque ou du baseball. On jouait donc à la "batte" avec une main en paille ou en toute autre matière protectrice. On retrouve ce jeu aussi bien en Amérique du Sud qu'aux états Unis et en Afrique.

 

C'était la Fête de la Joie, de la belle saison, de la fin des travaux des champs de l'été. La Terre, cette Terre-Mère nourricière qui avait tant donné, allait se reposer.

 

Les festivités duraient presque un mois et s'arrêtaient au moment où l'étoile Spica (l'épi) disparaissait (vers le 15 Août). Spica est la Déesse des moissons; c'est l'étoile repère du Zodiaque et signe de la Grande Déesse (devenue la Vierge aux temps christiques).

Spica revient vers le 8 Septembre. Il y a mort et renaissance. Le lever et le coucher de l'étoile Spica avait une grande importance chez les anciens Celtes; mais maintenant, ces dates ne sont plus valables car en tenant compte de la Précession des équinoxes, le retour de Spica se situe en Octobre. Le calendrier n'est plus exact. Nous rappelons que c'est en 1999 que le Cycle du Phénix prend fin une fois encore (un autre recommence). En effet, nous terminons là un cycle de 471,24 ans, et le pôle géographique et le pôle magnétique seront exactement sur la même ligne (pour les curieux, 54 cycles du Phénix nous donnent la Grande Année Solaire de 25.446,96 ans).

 

 

ALBAN ELFED

(équinoxe d'Automne)

 

C'est l'étoile Lucifer qui correspond à l'équinoxe d'Automne, et Vénus, la Déesse de cet équinoxe, mais c'est le Grand Cernunnos qui présidait aux festivités équinoxiales.

 

Un grand feu était allumé et des prières d'actions de grâce aux forces de la Nature et au Grand Dieu celte étaient faites pour remercier des récoltes – ou déplorer leur mauvaise qualité.

 

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C'était – et c'est encore – la Fête des Javelles, c'est-à-dire que chacun pouvait glaner et ramasser ce qui restait dans les champs, les javelles étant les tiges des céréales avec encore quelques épis après le passage des moissonneurs; c'était aussi la fête des sources auxquelles on demandait diverses guérisons par l'intermédiaire des Entités protectrices des sources et des fontaines auprès desquelles on se rendait.

 

On jetait dans ces sources ou fontaines des tisons des brasiers dans l'eau. On avait là la rencontre des 4 éléments (Feu: tisons; Terre et Air: les javelles; et Eau: les fontaines).

 

C'étaient des cérémonies d'actions de grâce pour les moissons engrangées et battues. On louangeait à cette époque le ou la plus méritant(e), celui ou celle qui avait su faire les meilleures récoltes ou qui avait travaillé le mieux pour le bien de tous.

 

C'était l'époque de la fête des bergers, des gardiens de troupeaux qui étaient revenus avec leurs bêtes, vaches ou brebis, des prairies éloignées. Chaque berger faisait alors preuve d'habileté et d'agilité au cours de danses accompagnées de bâtons. Les Basques et les Limousins par exemple, pratiquent encore ces danses.

 

C'était dans les pays grecs le moment des Mystères d'Eleusis, et dans les pays celtes, c'étaient les petites initiations à la Nature (de même qu'à l'équinoxe de Printemps).

 

Dans le monde agricole, les labours avaient repris en fin de mois, on enfouissait les javelles qui n'avaient pas été ramassées pour fumer la terre, on étalait le fumier des bêtes sur le sol, exactement comme on le fait encore de nos jours, mais aux temps celtiques, les méthodes étaient encore archaïques avec des outils rudimentaires.

Bien sûr, si les moissons n'étaient pas terminées lors des Lugnasad, c'est à cette époque  équinoxiale que l'on offrait la dernière gerbe aux Dieux et aux Déesses.

 

-oOo-

 

Ainsi se termine le cycle des huit festivités, le cycle des huit feux celtiques.

 

Kernunnos, le Dieu le plus ancien de notre Tradition émanant des peuples hyperboréens, présidait à de nombreuses fêtes et principalement aux festivités de Beltaine et de l'équinoxe d'Automne.

 

Rappelons qu'il portait des cornes de Cerf, car il symbolisait la Nature qui chaque année revivait de plus belle, tout comme maintenant, et comme les andouillers du cerf s'ornent chaque année d'une ramure supplémentaire. Il était solaire comme le cerf (donc en rapport avec le Cosmos).

 

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Mais il avait d'une main le Torque des Ovates car il était guérisseur et soignait à l'aide de cette nature qu'il recevait (par ses cornes) et par sa position de l'intérieur de la Terre (il était généralement assis en "lotus" de manière à recevoir la force du courant tellurique de la Terre Mère (par l'intermédiaire du "Feu-Serpent").

 

De l'autre main il tient généralement le serpent criocéphale qui de tout temps a été le symbole de la Lumière générant la Vie par l'intermédiaire de la Matière, c'est donc un donateur de Vie.

 

Kernunnos présidait, nous l'avons vu à Beltaine où on lui demandait de faire de belles récoltes et les moissons florissantes, et à l'équinoxe d'Automne où on le remerciait, on lui rendait grâce pour ce qu'il avait apporté.

 

On mangeait, en son honneur, dans certaines régions, comme sur les plateaux limousins, des gâteaux à six cornes (double triangle) faits avec du seigle ou du sarrasin et du miel. Ces gâteaux se font toujours d'ailleurs, mais on en a perdu la signification.

 

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19/11/2014
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