L'enseignement des Disciples
L'enseignement des Disciples
La source primaire de la tradition druidique ne peut se trouver dans les livres, mais au cœur de la Nature, près des sources sacrées, au fond des forêts comme au bord de la mer, dans les plaines verdoyantes comme en haut des montagnes, au pied d'arbres centenaires comme au centre de grands cercles de pierre…
S'ouvrir en ces endroits aux puissantes vibrations émanant du Ciel et de la Terre, c'est s'ouvrir à la véritable source d'inspiration du Druidisme.
Le Druidisme est réputé être une Tradition orale. Mais c'est avant tout une Tradition de l'écoute, de l'observation de la Nature, de l'étude des lois naturelles qui régissent le Minéral, le Végétal, l'Animal, et l'Homme.
C'est une écoute des grandes lois qui régissent et animent l'Univers dans son entier, et la mise en harmonie avec celles-ci.
C'est en écoutant la Nature que l'on apprend d'elle.
C'est en étudiant ses lois que l'on intègre ses enseignements.
C'est en les mettant en pratique que l'on devient véritablement Connaissant.
Le Druide sait donc qu'il doit être un éternel étudiant.
Vous venez de demander votre affiliation et vous allez être – ou vous venez d'être – admis au sein de notre Clairière, aussi est-il bon que vous soyez informé(e) des règles de notre Cercle de Fraternité.
La Clairière est, en effet, un Cercle de Fraternité. Nous somme donc tous, du plus "petit" grade (Disciple Investi) au plus "grand" (Druide) des Frères et des Sœurs. Aussi le tutoiement est-il de rigueur, de même que l'accolade fraternelle (trois fois: droite – gauche – droite).
Le nouveau Frère ou la nouvelle Sœur doit accorder la plus grande importance à l'étude des documents qui lui seront remis: études, Séries, Triades, Croix Celtique, … Et si ces "monographies" ne sont pas des enseignements complets en eux-mêmes, c'est qu'ils doivent obligatoirement faire l'objet d'une étude personnelle, de commentaires, de réflexions qui demandent réponses et explications, s'il y a lieu, de la part de celui ou de celle qui a charge d'enseigner les nouvellement intégrés dans le Cercle.
Dès que le premier grade est obtenu, Disciple Barde ou Disciple Vate, le "Marcassin" devra s'efforcer de continuer les études spécifiques à la discipline choisie. Nul ne peut progresser dans l'évolution druidique sans un important travail personnel. L'Enseignant ouvre le Chemin, donne les premiers éléments, mais c'est au Marcassin de travailler et de chercher en lui les évolutions nécessaires à son avancement dans la Spiritualité et la Philosophie druidiques.
La Méditation est nécessaire. Nous entendons ici, au début, une réflexion sur un thème donné ou choisi. Nous pouvons conseiller d'ouvrir un "cahier de méditation" sur lequel vous pourrez noter vos réflexions sur le thème choisi ou proposé, et votre progression dans la compréhension de ce thème.
Vous devriez également trouver bon de vous exercer à une introspection périodique. Il est en effet nécessaire de se connaître le plus parfaitement possible, car en se connaissant soi-même, le Chercheur connaîtra et comprendra tout ce qui l'entoure.
Et inversement.
Il faut se souvenir que l'Homme fait partie de la Création, et que ce sont les forces universelles et divines qui sont agissantes en lui. Donc, en découvrant son essence intime, il découvrira les lois universelles qui régissent l'Univers.
Vos efforts vous feront tendre vers la pureté de l'âme qui est indispensable pour toute initiation, pour nous unir au Divin, à l'Awen.
Dès vos premiers pas sur le Sentier, vous allez rencontrer régulièrement votre Druide enseignant, que ce soit en privé, lors de réunions en compagnie des autres membres de votre Clairière, ou lors des rituels ou des cérémonies qui rythment l'année celtique.
Vous allez donc vous familiariser avec les prières et les rituels cérémoniaires de façon à participer pleinement et profondément à la vie et aux Cérémonies du Collège.
Votre Druide sera donc à même de suivre votre travail, de recevoir vos réflexions sur les documents remis, d'être tenu informé de votre désir ou de votre inquiétude sur le devenir de votre évolution druidique. Et sachez qu'il sera toujours répondu à vos questions.
En plus des enseignements, des conseils pourront vous être donnés sur le choix de vos lectures, sur l'axe de vos recherches, ou sur des méthodes naturelles d'entretien de la santé (comme par exemple des techniques respiratoires particulières propres à faire circuler convenablement l'énergie vitale en vous).
Le Savoir et la Connaissance
Ces deux termes sont souvent confondus, employés l'un pour l'autre sans souvent grand discernement.
Dans le domaine de la Spiritualité et de l'ésotérisme, il convient d'en connaître la différence, car celle-ci peut être grande.
Le Savoir, c'est ce que l'on apprend sur les bancs de l'école, du lycée, de la faculté. C'est une construction du mental regroupant un certain nombre de domaines de compétences. C'est ce que l'on acquiert par l'étude et l'expérience. On parle d'ailleurs alors souvent de "savoir-faire".
La Connaissance, elle, ne se réfère pas comme on l'exprime couramment, à des sujets précis comme la connaissance d'une langue, de la musique, d'une discipline particulière, mais va bien au-delà.
Prenons comme exemple les constructeurs des grandes cathédrales du passé, que l'on dit avoir été mus par un immense élan de Foi. En l'occurrence, la Foi n’est pas suffisante, il faut le Savoir, et bien plus, la réunion harmonieuse de toutes les compétences nécessaires à la réalisation de tels ouvrages.
Et au-delà du Savoir, c’est la Connaissance, qui englobe et transcende tous les savoirs en les unifiant, en les harmonisant, car les lois universelles qu’elle véhicule ne peuvent s’appréhender que par inspiration divine.
Le Disciple
Le titre de Disciple ne comporte pas d'obligations particulières, à part celle de s'instruire.
Le délai d'une année environ est nécessaire avant d'entrer réellement dans la Clairière, et d'être nommé "Disciple investi". Pendant cette période d'attente, de probation, vous pouvez réfléchir afin de choisir, si ce n'est déjà fait, à la ligne qui vous semblera la mieux adaptée à vos possibilités et la plus proche de vos aspirations: Disciple Barde ou Disciple Vate.
La cérémonie au cours de laquelle vous serez ainsi investi(e), est simple mais émouvante. C'est au cours de celle-ci que vous sera remise la saie de la couleur de la voie que vous aurez choisie (bleue pour les Disciples Bardes, verte pour les Disciples Vates).
La première étude que nous vous proposons malgré tout, est celle de votre soirée consacrée … à l'étude des enseignements.
Il est très utile, pour ne pas dire indispensable, de choisir un jour dans la semaine, dont la soirée pourra être réservée à vos lectures et à vos méditations. Nous disons "soirée", parce que la plupart des personnes étant occupées à des tâches familiales ou professionnelles durant les heures du jour, la soirée offre des heures de loisir. S'il en était autrement pour vous, choisissez pour cette période le moment où vous serez tranquille, seul(e) et en silence.
Lorsque vous aurez choisi cette soirée (ou tout autre moment de la journée), n'y renoncez pas, ne le changez pas sans raison sérieuse.
Cela vous permettra de consacrer, au moins une fois par semaine, quelques heures, bien à vous, à l'étude de tout ce qui concerne la Spiritualité, votre être intérieur, votre être réel et ses relations avec l'Univers, avec l'Awen, au travers de ses manifestations sous le nom de Dieux et de Déesses.
Bien entendu, si vous faites ce choix en famille, avec votre conjoint, vos enfants, cela n'en sera que plus bénéfique pour vous tous, pour votre famille.
Peut-être avez-vous des difficultés à garder cette soirée libre, mais essayez de trouver le moyen de l'obtenir. Il serait bon que vous soyez toujours au même endroit, le plus tranquille et le plus silencieux possible. A moins que votre profession ne vous oblige à voyager, en ce cas la régularité de cette soirée suffira.
Peut-être aurez-vous l'idée – ou l'envie – de passer plusieurs soirées à l'étude des sujets qui vous intéressent ? Mais il ne faudrait pas que ce soit au détriment des semaines suivantes. Mieux vaut réserver régulièrement une soirée par semaine que travailler pendant plusieurs soirées d'affilée une semaine, et plus rien pendant deux ou trois semaines ensuite.
Comment allez-vous occuper vos soirées ?
Chacun est libre d'établir son programme comme il l'entend. Voici toutefois quelques indications pour vous guider, éventuellement, au début.
Dès l'entrée, faites une courte prière, improvisée par vous, ou bien l'une des trois, traditionnelles, que vous recevez de votre Clairière:
Devant toi je m'incline, ô Belen, Protecteur du Monde, . . .
Esprits bienfaisants et âmes des Celtes, . . .
Donne-nous ô Dieu ton appui, . . .
Si vous n'avez pas l'habitude de prier, exercez-vous et inclinez-vous devant l'être Suprême, l'Awen, l'Inconnaissable. Invoquez Belenos, l'Esprit Solaire qui régit notre Univers et en qui nous recevons la Vie et l'être.
Puis vous passerez à la lecture des textes que vous recevez, des Triades, des Séries, des sujets qui vous inspirent, des livres qui traitent des questions druidiques ou celtiques, de la Spiritualité au sens large. Vous aurez ainsi l'occasion de trouver les bases des sujets que vous souhaiteriez étudier plus spécialement.
C'est ainsi que par la suite, alors que vous aurez déjà fait vos premiers pas et avancé dans les enseignements de la Clairière, vous serez amené naturellement à collaborer à notre œuvre commune concernant notre Tradition et notre Spiritualité:
- Maintenir et adapter la spiritualité druidique en termes du XXIème siècle;
- Vivre cette Spiritualité au quotidien;
- Ajuster peu à peu notre vie quotidienne sur une éthique spirituelle, ce qui se traduira par une action plus juste et plus fraternelle.
Tout progrès intérieur se répercute inévitablement dans notre comportement extérieur. En d'autres termes, la Lumière intérieure entretenue et développée par l'étude et la pratique spirituelle se manifeste à l'extérieur de nous-mêmes sous la forme du rayonnement de la Paix et de la Joie de vivre.
Vous aurez certainement à cœur de faire périodiquement une introspection en votre Moi profond. Ce sera sans doute une bonne manière de vous connaître vous-même.
Profitez également de votre soirée d'étude pour consacrer quelques minutes à une méditation, nous vous en avons déjà parlé. Dans un premier temps, une relaxation suffira. Mais ensuite, vous apprendrez comment procéder. Cela vous permettra de vous régénérer mentalement, spirituellement, et vous fera le plus grand bien.
Mais sachez que des périodes régulières de méditation ont également une incidence très positive autant physique que physiologique. Votre comportement intérieur autant qu'extérieur en sera progressivement modifié, au bout d'un temps plus ou moins long en fonction de votre pratique et de votre sensibilité.
Si ce comportement extérieur devenait meilleur pour des buts exclusivement personnels, opportunistes, disons même, égoïstes, il cesserait d'être tel dès que ces buts seraient atteints. Il est bien préférable de rectifier nos opinions, nos façons de voir les choses, les gens, les événements, nos jugements. L'idéal étant même de s'abstenir de juger. Cela se fera progressivement, insensiblement, et tout aussi progressivement vous noterez une transformation intérieure.
Vous serez surpris parfois d'agir différemment de vos habitudes, presque indépendamment de votre propre volonté, de façon spontanée.
En réalité, au fond de votre conscience, une transformation, une maturation, se seront faites en profondeur, qui le moment venu, apparaîtront en surface.
Il faut donc s'imprégner, jour après jour, de pensées positives, de pensées de Paix, d'Harmonie, et de Fraternité, en parallèle de l'étude régulière des enseignements druidiques; vous constaterez que ces pensées finiront par être assez fortes et puissantes pour vous mener à agir dans le sens du Bon et du Bien sans même qu'intervienne votre volonté.
Nous pouvons avoir un idéal, un but, plus ou moins bien définis en nous, et même carrément indistincts; il se peut que nous ayons simplement la sensation de désirer "autre chose" que le circuit forcé de nos habitudes et obligations quotidiennes.
Il ne s'agit pas de s'évader ou de repousser celles-ci, car la plupart du temps, elles font partie de notre cadre de vie. Chacun doit remplir ses obligations familiales, sociales ou professionnelles, et le Collège ne demande aucun changement dans la vie de tous les jours, aucun abandon de vos obligations d'aucune sorte. Au contraire, en plus des études personnelles et des rituels auxquels vous pourrez participer, il vous est suggéré de vous intégrer dans la Société, en toute indépendance, et d'y apporter ce qu'il vous semblera bon pour son équilibre et pour le bien de tous.
Toutefois, de même que nous avons le droit, tous devoirs remplis, de nous livrer à une occupation de notre choix (art, sport, …) nous pouvons mettre à profit quelques moments de loisir pour penser au meilleur, au plus précieux de nous-mêmes. Ainsi, nous deviendrons un être utile pour les autres, pour notre famille et pour nos proches.
Les textes d'inspiration druidique, leur philosophie, leur enseignement, nous aident à changer notre façon de voir, notre façon de vivre, notre façon de regarder les choses, les autres, la Nature, et l'Univers.
C'est par ce moyen que nous arriverons à la Plénitude et à la Sérénité. Nous aurons ainsi ce qui nous manque habituellement pour que notre vie soit réussie et s'installe à sa véritable place.
Si les religions dites "du Livre" sont des "religions de salut", la voie druidique, elle, est une voie de Connaissance et de réalisation personnelle, et apporte Sagesse, Sérénité, et équilibre aux étudiants sincères, cet équilibre qui manque si profondément et si cruellement à notre Humanité et à notre Société en ces temps d'incertitude, d'insécurité et de combat.
L'Enseignement druidique
Le Druidisme est un ensemble ancien d'idées métaphysiques de base. Ce fut, et c'est encore une religion (bien qu'il puisse être également considéré comme une philosophie et comme une simple pratique spirituelle).
Mais bien plus qu'une religion au sens actuel du terme, et bien au-delà, le Druidisme, antique religion native, religion de la Nature et de la Terre, est une base aux autres religions qu'il éclaire. Paraissant vénérer le Soleil, il indique plutôt le principe lumineux qui est derrière le Soleil, et dans la Lune, il voit les principes de maternité et de fécondité.
Dans des symboles aussi simples, il trouve la force et l'écriture surnaturelle que l'homme doit lire.
Il est dit qu'il a toujours existé et existe toujours, inconnu de la plupart, un très ancien Ordre de Clairvoyants, de Sages et d'Instructeurs, qui s'attachent à la Sagesse et au message de la Foi la plus ancienne, connue à notre époque sous le nom de Lien Universel (An Druidh Uileach Braithrearchas).
Le but de cet Ordre – peu importe son nom véritable – est l'élévation spirituelle de l'homme occidental par les moyens qui lui sont proposés pour le sortir de l'erreur et de l'illusion, et ainsi l'aider dans son effort pour atteindre la puissance d'une vie droite et pour reconnaître la Vérité.
Il est dit également que cet Ordre existait dans les temps préhistoriques, manifestant son activité à la fois secrètement et ouvertement sous des noms différents et des formes variées.
Enfin, cet Ordre – en réalité une succession ininterrompue d'êtres considérés comme initiés – a toujours soutenu l'étendard de la Liberté contre la tyrannie sous quelque forme qu'elle ait pu avoir: cléricale, politique ou sociale, contre le despotisme et les oppressions de toutes sortes.
A cet Ordre sacré, toute personne sage et spirituellement éclairée appartient de droit par sa nature, parce que tous, même inconnus les uns des autres, sont UN dans leur but, travaillant sous la conduite de la seule Lumière de Vérité.
Il s'ensuit que dans cette société sacrée, personne ne peut être admis par un autre s'il n'a pas lui-même le pouvoir d'y entrer en vertu de sa propre illumination intérieure, non plus qu'une personne admise puisse en être expulsée à moins de s'expulser elle-même en devenant infidèle à ses principes, en oubliant à nouveau la Vérité qu'elle a apprise par sa propre expérience.
Tout ceci est connu de tout être éclairé, mais il est connu seulement de quelques uns qu'il existe aussi une organisation visible extérieure de tels hommes et de telles femmes qui, ayant eux-mêmes trouvé le Sentier qui mène à la Connaissance, consentent à donner à d'autres, qui désirent entrer sur le Chemin, le bénéfice de leur expérience, et qui agiront comme guides spirituels pour celles et ceux qui souhaitent être guidés.
Ces êtres déjà éclairés, déjà initiés aux lois secrètes, ces "Connaissants", déjà suffisamment développés spirituellement pour entrer en communion consciente avec la Grande Fraternité Spirituelle, seront enseignés directement par cet esprit de Sagesse. Et ces êtres déjà avancés auront eux-mêmes pour tâche d'enseigner aux autres, ceux qui cherchent encore, ou ceux moins avancés qui ont encore besoin d'être guidés.
Mais pour tous, l'organisation extérieure sera là comme un point de rencontre, une maison commune toujours prête à accueillir les Chercheurs en quête de plus de Lumière.
Dans cet Ordre donc, nous sommes instruits de la Sagesse divine et par la Sagesse divine. Les Mystères qui nous sont enseignés embrassent tout ce qui peut être connu au sujet de Dieu, de la Nature, et de l'Homme.
Nous étudions en profondeur le seul livre – le Grand Livre de la Nature – dans lequel toutes les clefs, tous les secrets, sont contenus, et nous suivons la seule méthode possible en l'étudiant, celle de l'expérimentation, et la seule Voie, celle de l'Expérience.
Notre lieu de réunion est le Temple de l'Esprit qui imprègne l'Univers, si facile à trouver pour ceux qui ont le cœur pur, mais cependant toujours caché aux yeux du vulgaire.
L'histoire de cette très ancienne Foi a été la même à travers les âges et parmi tous les peuples. Partout où la Société spirituelle se manifeste sur le plan exotérique et apparaît dans le monde, elle consiste, à sa base, de quelques personnes capables et éclairées formant un noyau autour duquel d'autres sont attirées.
La tâche de l'Instructeur est souvent de faire le tri entre les vrais Chercheurs et les chercheurs superficiels. Le chercheur superficiel est vite reconnu, et en général, il se décourage vite car la patience n'est pas sa véritable motivation.
Un petit nombre de Chercheurs sincères, fidèles et courageux, est par conséquent toujours préférable à une multitude de simples adhérents.
Il est nécessairement exigé du nouveau Frère – ou de la nouvelle Sœur – qu'il ou – qu'elle – garde le silence au sujet de la plupart des choses concernant le Collège dans lequel il – ou elle – est admis(e).
Ceci n'est pas par amour du secret. Il n'y a pas quoi que ce soit dans le Collège, ses enseignements et ses rituels, qui mérite d'être caché des vertueux et des bons, mais il est préférable que les choses considérées comme sacrées ne soient pas exposées aux regards du vulgaire au risque d'être ridiculisées et profanées, car il en résulterait toujours du mal.
Aussi, beaucoup d'entre nous considèrent ce qui se passe à l'intérieur du Collège, ce qui est dit et fait, comme si cela avait lieu pendant une communion avec la puissance divine. Comme cette présence divine, l'Incréé, est invoquée à chaque réunion, de telles expériences ne se prêtent naturellement pas à la discussion légère.
Une autre exigence nécessaire est la confiance mutuelle entre le Maître et le Disciple. Celui qui manque de confiance ne peut être ni instruit ni guidé.
Il peut bien sûr y avoir des choses qui paraissent étranges et pour lesquelles aucune explication ne peut être donnée sur le moment au novice; mais quand un certain niveau de développement est atteint, tout devient clair.
Cette confiance doit naturellement être réciproque, mais elle est de peu d'utilité si elle n'est que de courte durée. La voie de développement de l'âme qui conduit à l'éveil est longue: sans patience et sans courage, rien ne sera accompli.
Le but de celui qui suit le Sentier est d'obtenir la Maîtrise de son Moi intérieur, pour parvenir à une véritable Maîtrise de sa Vie. Pour cette raison, il ne doit pas se soumettre aux désirs dits inférieurs, ceux de la basse matérialité, mais chercher ceux de sa nature supérieure, intuitivement sentis ou ressentis, bien qu'encore inconnus. Le Disciple, en effet, les connaîtra s'il est déterminé à les trouver.
En suivant les directives d'un Maître, et dans notre cas, celles de son Druide instructeur, la nature inférieure du Disciple est dominée. Et cela l'amène au développement de sa nature supérieure. Le travail de l'Instructeur aura alors atteint son but s'il est parvenu à aider le Disciple à obtenir la plénitude de la Maîtrise de Soi.
Cette conquête implique la victoire de la divine conscience en l'homme sur ce qui, en lui, est terrestre et animal.
L'objet de cette conquête est la réalisation d'une véritable Humanité, l'acquisition d'une immortalité consciente dans la réalisation de l'état d'existence le plus élevé.
La Voie parfaite peut être obtenue par tous ceux qui la cherchent dans l'Esprit et dans la Vérité. Car les portes du Grand Temple de la Vérité sont ouvertes à tous. Les Grandes âmes sont toujours prêtes à aider celles et ceux qui sont à la recherche de la plus grande Plénitude, de la plus grande Lumière, et une main secourable ne sera refusée à aucun de ceux qui cherchent à suivre le Sentier.
Ainsi, notre Clairière élève tous ceux qui adhèrent à ses travaux au plus haut sens du devoir et à la possession de la Joie de l'Esprit, ce qui est le signe extérieur de la Paix intérieure. Posséder cette Paix intérieure, la véritable Paix Profonde, est avoir en soi le plus grand trésor de l'existence mortelle.
Aux Chercheurs de ce puissant trésor, les bras de notre Clairière et de la Fraternité druidique sont toujours ouverts.
Le choix du Nom
Au moment de l'intronisation à la dignité de Barde ou de Vate, dans notre Clairière – comme d'ailleurs dans tout autre Collège – il est d'usage de choisir son nom d'initiation, son nom celte, breton ou gaulois. Ce nom peut être simplement le nom ou le prénom traduit dans l'une de ces langues, ou mieux, un terme exprimant notre idéal, notre but, ce qui nous représente le mieux, ou ce que nous désirons être.
Vous pouvez commencer à penser au nom que vous aimerez adopter au sein de notre Clairière pour exprimer l'être nouveau que vous souhaitez devenir. En effet, le Chemin "de Perrière" est certes un chemin d'étude et de révélation intérieure, mais il est aussi le portail qui ouvre la voie de l'évolution progressive de l'être.
Quelle que soir la longueur du Chemin, celui qui persévère contre vents et marées deviendra progressivement un être nouveau, parce que son mental se modifiera, ainsi que ses sentiments, son comportement, et enfin son être tout entier même, en quelque sorte. Tout ceci ne peut se faire en un jour, ni peut-être même en une seule vie.
Celui qui débute son cheminement ne le finira pas dans cette incarnation. Celui qui termine son cheminement ne l'a pas commencé dans cette incarnation.
L'oubli qui recouvre notre conscience avant chaque (re)naissance nous empêche de savoir exactement où nous en sommes. Et cela est fort bien, car nous devons faire l'effort continu de perfectionnement.
Cette notion de "commencement" est d'ailleurs pour certains extrêmement difficile à saisir, à discerner, à comprendre.
Que faire ? Que lire ? A qui s'adresser ? Chercher, agir, faire, mais quoi exactement ? Prier ? Et si le nom "Dieu" ne revêt pour le Chercheur qu'un sens vague, diffus, ou même rien du tout, auquel il ne puisse se raccrocher ?
Il faut savoir quelle tendance est sienne:
- Celle de l'étude
- Celle de l'Action
- Celle du Mysticisme
Celui qui est sur le chemin de l'étude désire s'informer, trouver des principes qui serviront de fondations à ses réflexions, connaître l'histoire de l'Univers visible et invisible, comprendre le déroulement de l'évolution humaine, déchiffrer la Vie et le Divin.
Celui qui est sur la Voie du Mysticisme n'est pas forcément un contemplatif. Mais il désire l'Union avec Dieu, avec l'Awen. Il croit en Dieu, quel que soit le nom qu'il lui donne et la conception qu'il en a. Il croit en Dieu sans autre recherche et ne s'appuie que sur Lui pour éclairer sa route.
Il y a bien d'autres Voies, et on pourrait presque dire que chacun a la sienne propre, différente de celle d'autrui. Mais les trois que nous avons définis sont les trois principaux.
En cheminant, on trouve ensuite des sentiers proches, parallèles, où notre aspiration personnelle qui caractérise notre évolution trouvera des possibilités d'épanouissement.
D'ailleurs, à des niveaux différents, il nous faut quelquefois nous arrêter, car la progression, la plupart du temps, n'est pas continue: un temps d'arrêt est parfois nécessaire, de durée variable selon les individus, pour permettre aux notions indispensables d'être intégrées avant de poursuivre avec une nouvelle étape.
Celui qui aime accumuler des connaissances se verra obligé de laisser ses livres pour expérimenter et voir le résultat de la mise en pratique des principes acquis en les confrontant aux circonstances de la Vie.
Celui qui s'envole sur le chemin mystique doit néanmoins tenir l'équilibre entre l'aspiration de son Union intime avec le Divin et sa vision du Monde dans lequel il vit, vision qu'il va constater se transformer avec le temps.
Pour en revenir au nom initiatique, il faut se souvenir que l'Initiation correspond à une seconde naissance. Quoi d'étonnant alors, que l'initié reçoive un nouveau nom, celui-ci correspondant à une modalité différente de son être.
Dans certaines sociétés traditionnelles, ce nom est donné, c'est-à-dire imposé, par l'initiateur.
En Druidisme, c'est le Disciple lui-même qui le choisit, en fonction de sa langue, de ses affinités, de son cheminement préalable, de sa compréhension de la Tradition à laquelle il se rattache, mais aussi de la Voie – Barde ou Vate – qu'il a décidé de suivre.
L'initiation, l'épreuve initiatique, permet de passer du monde profane au monde de la Spiritualité, du monde des ténèbres à celui de la Lumière.
Le choix – ou l'attribution – du nouveau nom fait partie intégrante de ce passage, et est donc intégré au rite de passage.
Le nom profane, celui de l'état-civil, représente une modalité que l’être doit dépouiller lorsqu’il rentre dans le domaine initiatique, puisqu'il renaît à une nouvelle vie.
Le nouveau nom, le nom initiatique, est porteur autant d'une charge émotionnelle que d'un sens que peut-être, seul son porteur en connaît – même si ce n'est qu'intuitivement – toute la profondeur. Il est donc de la plus haute importance que son choix se fasse après mûre réflexion et en toute connaissance de cause.
Filiations et Sources
A l'exception de quelques branches autonomes souvent détentrices d'autres filiations, la plupart des Ordres ou Collèges druidiques actuels descendent directement de trois Lignées :
- l'Ancient Druid Order plus connu sous le nom de Druid Order crée par John Toland en 1717 (rassemblement de bosquets préexistants) ;
- l'Ancient Order of Druids fondée par Henry Hurle en 1781 ;
- la première Gorsedd Beirdd Ynis Prydain (Collège des Bardes de l'Île de Bretagne) fondée par Iolo Morganwg en 1792 mais qu'il disait remonter par le biais du Bardisme Gallois au barde Trahearn Brydydd Mawr au XIIème siècle, voire à Geraint le barde bleu, au Xème siècle.
Les chercheurs des groupements actuels s’efforcent pour la plupart, par l’étude des vestiges archéologiques, des textes anciens, du corpus mythologique et des rémanences symboliques présentes dans les traditions populaires, de retrouver les racines païennes et de s’approcher au plus près des pratiques ancestrales et des cultes druidiques d’origine, tout en les faisant vivre dans la société humaine contemporaine.
Parmi les sources documentaires ou autres qui nous sont parvenues et auxquelles nous pouvons avoir accès, nous pouvons citer :
1°) Les textes antiques, témoignages d’auteurs latins et grecs :
- Diodore de Sicile (Bibliothèque historique) ;
- Strabon (Géographie) ;
- Pomponius Mela (De Chorographia) ;
- Lucain (La Pharsale) ;
- Pline l'Ancien (Histoire naturelle) ;
- César (Commentaires sur la Guerre des Gaules) ;
- Posidonios d'Apamée.
2°) Les textes irlandais et gallois, écrits du VIIIe siècle au XVe siècle qui retranscrivent les mythes et épopées des peuples celtiques transmis oralement de génération en génération. Les collecteurs transcripteurs les ont affublés d’un vernis chrétien, sous lequel on peut découvrir l’origine païenne. De cette littérature, on peut citer entre autres :
- le Cath Maighe Tuireadh (Bataille de Mag Tured) ;
- le Tochmarc Etaine (Courtise d’Etain) ;
- le Táin Bó Cúailnge (Razzia des Vaches de Cooley) ;
- le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes) ;
- les Mabinogion gallois.
Dans le même ordre d'idée, on peut également citer des sources d'inspiration celtique telle que le cycle Arthurien, largement modifiées ultérieurement par des thèmes chrétiens, courtois et chevaleresques.
L'ensemble de ces textes constitue le corpus des récits légendaires et mythologiques celtes insulaires, les sources continentales ayant malheureusement été assez polluées par l’interpretatio romana.
3°) Les écrits du Druidisme contemporain dont :
- les Iolo Manuscripts de Iolo Morganwg parus en 1848 ;
- les Barddas de William Ab Ithel, parus en 1862 ;
- le Barzaz Breizh de Théodore Hersart de La Villemarqué paru en 1839.
- Les travaux nombreux légués en ce dernier siècle, pour accroître nos connaissances et réflexions.
La théologie qui est développée dans ces ouvrages s'inspire de sources diverses : folkloriques, bouddhistes et chrétiennes et demandent un décodage assez strict.
4°) Des traces archéologiques, tombes supposées de Druides, mais aussi des documents nous éclairants sur la tradition et usages cultuels, on peut citer parmi beaucoup d'autres :
- les tombes supposées druidiques de la nécropole de Pogny (51), de Pottenbrunn (Basse-Autriche), de Camulodunon (Grande-Bretagne) ;
- des vestiges tels que le chaudron de Gundestrup (ci-dessus), le menhir de Kernuz (Quimper)…
- la statuaire ;
- les restes calendaires comme ceux de Coligny.
Aimer, créer, apprendre
L'enseignement druidique professe que la Personnalité spirituelle évolue dans Abred, le Cercle de la Nécessité, symbolisé par le cercle médian de la Croix Druidique.
Elle y est contrainte à des périodes d'épreuves matérielles ou d'incarnations en empruntant un corps physique.
C'est le Monde de la Matière, par où il est nécessaire de passer pour évoluer, et où il est également nécessaire d'apprendre, sans cesse, car seule l'acquisition de la Connaissance peut permettre cette évolution.
L'état de Vie a son minimum dans le Quark – la plus petite particule connue constitutive de l'atome – se développe au stade minéral, puis végétal, acquiert la Personnalité dans l'évolution animale, puis avec l'Humanité, la Connaissance, et progresse vers le Monde Blanc de la Lumière, le Gwenved.
L'étude des Triades bardiques est révélatrice. La Triade 14 nous dit:
Il y a trois raisons d'être à la Fatalité et au Destin qui règnent dans le Cercle d'Abred; ce sont:
- La Nécessité de recueillir le fruit de chaque existence et de chaque état de Vie;
- La Nécessité d'apprendre pour connaître toutes choses;
- La Nécessité de se créer la force morale nécessaire pour triompher de toute haine et pour se dépouiller du Mal en dominant les tendances mauvaises.
Sans ces trois nécessités que l'Esprit doit surmonter dans chaque état de Vie, il n'est nul Vivant, quelle que soit sa forme, qui ne puisse parvenir au Gwenved.
Il faut entendre par ces mots que l'Esprit qui anime les diverses formes de la matière n'achève pas obligatoirement son Temps d'épreuves à travers les multiples stades de l'évolution, depuis l'Atome, le Minéral, la Plante, l'Animal, par une incarnation dans un corps à forme humaine. Il y a d'autres Mondes, où les Formes sont différentes, et plus haut que l'état d'Homme ou sont équivalent sur d'autres planètes, on trouve l'état d'Intégration en des corps stellaires qui ont eux aussi une Vie, et par conséquent une âme et un corps physique.
Et pour conclure, nous pouvons lire dans la Triade 20:
Les trois victoires sur le Mal et l'anéantissement sont donc:
- La Science qui permet d'acquérir la Connaissance;
- L'Amour qui par le Désir crée la Vie et combat efficacement la tentation d'Anéantissement, ouvrant la voie à la génération;
- La Force Morale qui domine à travers les épreuves la paresse, clef de la route de l'Anéantissement.
Car, nous précise la Triade 23:
La Fatalité inhérente au Cercle d'Abred découle des trois choses qui y enchaînent l'être:
- Paresse d'efforts vers la Connaissance;
- Paresse d'efforts vers le Bien;
- Préférence pour ce qui est le Mal, par inertie.
Par ces trois erreurs, l'homme s'enlise dans ce Cercle d'Abred; il s'y attache et risque de retomber dans le néant de Cytraul.