Réflexions sur les Cinq Eléments (4)
Les cinq éléments
(3ème partie)
L’Eau
L’Eau est le fondement de la Vie. Elle représente sur Terre à peu près 70% de la surface du globe, étant compris les rivières, les fleuves, les lacs, les mers, les océans, mais aussi les glaciers et les calottes polaires.
De son côté, le corps de l’homme est composé environ de 70% d’eau. Quant aux animaux et aux végétaux, la proportion d’eau dans leur corps ou leur organisme est extrêmement variable en fonction des espèces.
Il est toutefois important de noter que l’eau douce ne représente qu’une toute partie de la masse globale des eaux de notre planète, et que c’est justement dans cette petite réserve que les hommes puisent pour leur propre consommation, mais aussi l’irrigation de leurs culture ou le fonctionnement de leur industrie.
L’eau est indispensable à la Vie, et elle est même tout simplement Source de Vie. Sans eau, nous ne pourrions et ne saurions exister, et notre planète ne pourrait exister telle que nous la connaissons.
L’eau est directement et profondément liée à l’origine de la Vie, à son existence et à son déroulement, mais également à son extinction : désagrégation et dissolution.
Dès sa conception, ce qui va devenir un être humain baigne dans l’eau, dans le liquide amniotique, et cela va durer – en principe – neuf mois. Et peu avant la naissance, peu avant l’accouchement, la mère « perd ses eaux ».
L’eau est une forme particulière d’énergie, et elle-même accumule et transporte l’énergie. De cette masse énergétique primordiale, va naître la Vie, la Vie au sens large, qui pour nous possède à la fois l’aspect physique et l’aspect spirituel de l’existence. En elle existe le germe de toutes choses.
Depuis l’origine de l’humanité, la recherche de l’eau a été une nécessité impérieuse, a revêtu une importance fondamentale, car vitale.
Bien que sans forme propre, on la considère néanmoins comme la « forme » même de l’origine de la Vie.
Sans forme propre, donc, mais il lui est possible d’épouser toutes les formes. Bien plus, en fonction des conditions particulières de température et de pression, elle est à même d’endosser plusieurs états : liquide, solide, et gazeux.
Des corps peuvent s’y dissoudre, et peuvent renaître d’elle. Bien que l’on parle couramment de la « Terre Mère », pour bien des raisons, le terme de Mère peut être appliqué à l’Eau. Et principalement la mer.
En essence, l’eau de nos rivières, de nos mers et de nos océans, est synonyme de pureté, de fécondité, et est capable de génération comme de régénération.
- De génération, dans le domaine matériel, si elle contient les éléments énergétiques et nutritifs convenables.
- De régénération, dans le domaine spirituel, sinon mystique, lorsqu’elle est utilisée lors de rituels et d’une façon initiatique.
Si les eaux, quelles qu’elles soient, symbolisent la totalité des virtualités, la matrice de toutes les possibilités d’existence, chaque goutte, chaque particule de l’immensité des océans infinis, possède en elle-même la potentialité de cette totalité.
Parce qu’elle est source de Vie, porteuse de Vie, l’Eau est objet de culte depuis les temps les plus anciens. Symbole sacré, elle est purificatrice. Mais ne serait-elle pas aussi purificatrice que le Feu ?
Pensons au symbole alchimique de la Faux du vieux Saturne, que l’on voit sur de nombreux manuscrits. La « Faux », c’est le « Feu-Eau » en cabale phonétique.
Cette faux est une eau, « l’eau philosophique qui sépare l’Esprit de l’or de son corps ».
C’est donc un Feu inclus dans une certaine Eau. Songeons un instant à cette vieille sentence de l’Alchimie occidentale :
« Il faut laver avec le Feu et brûler avec l’Eau ». Nicolas Flamel nous parlait d’ailleurs de ses « laveures ignées ».
Eau et Feu sont toujours liés. Pour en revenir à notre Tradition Celtique, par exemple, lorsque le chaudron de Cerridwen déborda, le nain Gwion reçut sur la main trois gouttes du liquide qu’il contenait, brûlantes comme du feu. Une fois de plus sont réunis les deux Principes opposés Eau et Feu.
Rappelons, si besoin en était, que l'Eau et le Feu considérés comme Principes, pas plus que la Terre et l'Air, ne sont des corps simples. On peut imaginer, comme le suggérait Oswald Wirth, que représentés par des triangles comme on le fait depuis des siècles, ils sont des formes de modalités de la substance unique déterminant au sein de celle-ci des « particularités corporisantes ».
Si l'on se reporte à la deuxième partie de cet article dans le numéro précédent d'Ar Gael (n°245), on voit que le symbole (alchimique) de l'Eau est un triangle équilatéral, pointe en bas. Ainsi disposé, ce triangle représente le réceptacle, la coupe, le calice, le chaudron, mais aussi l'utérus, là où va s'effectuer la génération, là où va naître et se développer l'embryon.
De nouveau, un détour par l’Alchimie. L'Eau – ou les ondes – a permis d'exposer sous le voile du Symbole un certain nombre de principes ou d'étapes de l'élaboration philosophale.
Prenons trois exemples, trois sculptures chargées d’enseignement (cathédrales gothiques).
Source d’eau vive:
Esprit astral:
Ondes cosmiques:
1) Ce qui est dénommé « Le Sujet des Sages ». Il s'agit pour l’Alchimiste de la matière la plus précieuse qui soit, source d'eau vive qui coule aux pieds de l'artiste, et qui sort en bouillonnant du vieux chêne creux. L’oiseau perché sur une branche indique l’aspect volatile de cette eau. C'est ici la Fontaine occulte, le puissant dissolvant capable de pénétrer tous les métaux.
2) L'influx astral, les ondes célestes, s'échappent (coulent) des nuées pour imprégner une matière semblable à un amas spongieux gisant sur le sol, et capable d'absorber l'influx magnétique appelé "rosée céleste".
3) Enfin, l'Alchimiste, l'Artiste, sous les traits d'un chevalier puissamment armé, veille au bon déroulement de l'opération en protégeant le contenu de son Athanor – la petite forteresse qui est derrière lui – d'un quelconque rayonnement pernicieux: rayonnement cosmique, rayonnement solaire, on ne sait pas trop …
N’oublions ce qui caractérise les ondes, terrestres ou célestes : leur aspect vibratoire. L’onde est une vibration, qu’il s’agisse de radio (téléphonie), d’électricité, de ce curieux esprit astral qui imprègne la rosée matinale, etc. Ces fluides sont toujours des « eaux ».
Les égyptiens, au passage, représentaient l’eau sous la forme du hiéroglyphe suivant :
L’Art Roman, qui conserva une partie de l’enseignement celto-druidique de nos Ancêtres, montre souvent de curieux graphismes rapprochant l’écoulement de l’eau, la circulation des courants telluriques, et le Serpent symbolisant le Nwywre ou la Vouivre :
Le clergé catholique s'opposa très tôt au culte des pierres levées, des bois sacrés, et des fontaines. Ce qui n'empêcha nullement nos populations occidentales, tout au long des siècles, de leur rendre hommage, et d'en espérer le concours autant pour la guérison du corps que pour voir leurs vœux exaucés. Sources et fontaines sacrées sont encore de nos jours souvent sollicitées.
D’après les travaux de notre Grand Druide /|\\Bod Koad, les anciens Druides avaient déjà constaté que là où un courant tellurique – c'est-à-dire électromagnétique – se heurte à un obstacle rocheux, il y a émission d’une source thermique dont bénéficient les sources hydrauliques qui s’y trouvent.
Comme tout naturellement l’eau souterraine est chargée des éléments géologiques rencontrés, à ces endroits devenue chaude et magnétiquement imprégnée des sels minéraux avec lesquelles elle est en contact, il en résulte l’apparition de sources thermales radioactives, alcalines ou ferrugineuses qui, reconnues curatives pour certains maux ou affections, sont utilisées depuis très longtemps, et jusqu’à notre époque moderne, pour des cures médicales réputées.
Druide /|\\Arzh Gadarn