Clairière UXELLIA

NOTRE CLAIRIERE UXELLIA CELEBRERA AMBIUOLCAIA LE 24 FEVRIER 2024 è.v.

La Voie du Barde

La Voie du Barde

 

Dans le cadre de la filiation naturelle du Collège, André SAVORET disait du Barde:

 

"C'est un Voyant, un porteur de l'Awen (l'Inspiration sacrée)."

 

Il est initié aux mouvements des astres, aux secrètes traditions, et procède aux cérémonies familiales dont il connaît la symbolique. Il remplace souvent le Druide ou l'Ovate pour le déchiffrement des présages et la médecine usuelle. Il est instruit dans sa mission et sa fonction par l'Eubage ou par le Druide.

 

C'est par l'activité intelligente des Bardes, mainteneurs de la langue et de la Tradition, que les œuvres de leurs devanciers ont pu être conservées. On leur doit aussi la transcription des "Mabinogion" qui codifient une part de la Tradition orale, dont le Barddas et les Triades théologiques de base, qui sont encore enseignées aujourd'hui.

 

Pour Paul BOUCHET, ce sont surtout des poètes, des artistes et des écrivains, et à ce titre, ils se placent sous la protection de la triple Déesse Birghid (l'inspiratrice de leurs œuvres) et sous l'influence d'Ogmios (le Dieu des liens et de l'éloquence). Ils expriment la puissance des forces créatrices. Sur le plan des faits historiques, nous devons nous reporter à l'excellent travail de Ch. GUYONVARC'H: "Les Druides".

 

Barde: poète, musicien de cour distribuant la louange et le blâme sans faire usage de l'écriture (ce qui est resté au Pays de Galles). Il sera remplacé en Irlande par le File qui, étymologiquement, est un voyant qui pratique la divination.

 

L'incantation et la satire orale ou chantée relèvent de ses attributs. Il a accès à la magie et à l'écriture. Il est fait mention de "femme-poétesse" ou "Banfile" (dont Birgit, la fille du Dagda, appelée aussi la Poétesse) en Irlande. En Gaule, le terme est Bardos, et en Armorique, Barzh.

 

C'est par le Bardisme et sous le bandeau d'azur que sera perpétuée la Tradition, non sans altération cependant, quand sonnera le déclin et la persécution du Druidisme.

 

C'est sous l'impulsion des Bardes Gallois du Clamorgan que des courants de renaissance feront irruption dans l'océan des siècles, et plus particulièrement au XVIIIème siècle, lors du renouveau druidique (Iolo Morganwg).

 

Les Filid d'Irlande ont pour attribution aussi bien l'histoire et la généalogie que la littérature, la prédiction et la satire, l'enseignement, la diplomatie, l'architecture, la musique, le service des boissons et le rôle de "portier", Gardien du Seuil. Ils ont conservé le fond légendaire des anciennes croyances mais en recouvrant celui-ci de doctrines chrétiennes.

 

Ils participent à part entière au sacerdoce.

 

Le Barde composait des chants ou des poèmes sans les écrire: le terme Bardo signifiant "offrir". C'est le File qui écrivait en Ogham. Rappelons toutefois que pour la Tradition Celtique, la parole est inférieure en dignité à la pensée.

 

 


 

L'engagement bardique

 

Le Barde est l'instrument du Verbe et du Souffle. Il a à réaliser l'accord, à rechercher l'harmonie. Il se doit, par cette écoute et dans cet entendement, d'aider à la régulation du champ existentiel où s'expriment des forces plus ou moins antagonistes, en favorisant la manifestation des puissances rayonnantes et fécondantes de la Vie.

 

 

Il doit veiller sur l'équilibre du monde dont il est régent, dans l'environnement et dans l'espace qui sont les siens et qu'il partage avec les autres. Il aide, selon ses mesures et ses moyens, élever le niveau spirituel de l'humanité à laquelle il appartient. Il s'efforce de rechercher et de trouver l'exacte correspondance, l'heureuse conjonction et l'efficace conjugaison, entre la volonté et sa formulation et l'agrément des forces qui y président.

 

Il stimule les forces vives de l'Etre et de l'agir. Il ouvre en lui-même et livre passage aux lois qui régissent l'Univers en devenant un artisan, un axe majeur, une ligne de force apte à témoigner de cette circulation divine.

 

Il est passeur de braise et d'eau, un gué, un pont, une nouvelle Arche d'Alliance. Il est enfant du Nord et de la Grande Ourse. Il rit et danse aux étoiles. Il est flamme aussi dans le feu et gerbe dans l'écume. Il a, avant tout, une démarche "élémentaire"; il est le compagnon de nos plus fabuleux voyages.

 

Il est le Souffle serviteur du Verbe jusqu'à son dernier souffle. Il est le vigilant gardien de la Mémoire Ancestrale. Il est dépositaire du chant du Monde. Il est cerf ou biche, ou saumon de fontaine. Il s'abreuve à la source, prend sève à la racine. Le bouleau est son arbre, la noisette sa nourriture.

 

 

 

Il pratique le nombre et la mesure, l'analogie et la symbolique. Il sait lire dans l'écorce et dans la pierre les vibrations encloses. Il ne vient pas abolir, mais accomplir. Il garde joie et foi au cœur du labyrinthe. Il veille en tout instant et en tout lieu sur le germe de Lumière. Il est sans cesse à l'ouvrage.

 

Il marche sur la mer et nous conte les îles. Il est corbeau ou cygne et la Terre est sa Mère. Il œuvre pour le déploiement de toutes les forces sacrales. Il ré-enchante nos jours et plonge nos nuits dans la merveille. Il est le Prince de l'Imaginaire, le fou des bois, l'homme du rivage, l'homme de la clairière.

 

La voie du Barde est tracée dans la Mère Nature et c'est en cette seule sente et par l'initiation féminine, amoureusement vécue dans le sein même de la Terre, que son âme recevra la marque indélébile du feu et de la rosée, qui en feront un enfant né des hautes forges de la vie. Engendré par l'Esprit et conforté par l'essence, il pourra alors nous guider, à son tour, sur un Chemin de Lumière.



19/09/2012
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