Présence du Druidisme (1)
I. Réflexions sur la réalité des choses
Tout est mouvement. Ceci est une loi cosmique. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Du moins, cela est ainsi dans notre univers spatio-temporel, et il serait présomptueux de notre part de vouloir échapper à cette règle tant que nous sommes incarnés sur le plan de la matière terrestre, dont nous devons assumer les lois. Même si notre âme et notre esprit aspirent à un "autre" état, non-conditionné, dans la paix parfaite.
Un des grands principes qui président au mouvement est la loi de dualité - par laquelle furent façonnés l'espace-temps, l'énergie et la matière - dualité qui est à la fois la cause et l'explication de tous les phénomènes naturels - qu'il s'agisse de matière dense dont est fait notre corps physique, ou de celle, plus subtile, qui sert de véhicule, de support, à la vie de notre âme et de notre intellect.
Dans tous les cas, un troisième principe, celui d'équilibre, entre en jeu dans tous les phénomènes.
Dans l'Incréé, tout est Unité. Il serait même plus exact de dire que dans l'Incréé, il n'y a rien. Zéro. L'Unité, le Un, vient plus tard: c'est déjà un début de création, de manifestation. Zéro et Un, par leur dialectique, mettent en évidence le Deux. Et le Deux s'équilibre dans le Trois, et l'on connaît la suite ...
Ce n'est autre que l'histoire cosmique, notre Histoire.
A travers les myriades d'univers, de conditions de vie, que nous avons traversés, nous n'avons eu de cesse, consciemment ou, le plus souvent, inconsciemment, de recharger éperdument notre unité profonde, et au-delà même de cette unité, notre source incréée.
Ceci est à l'origine de toute l'évolution de la Matière vers un plus grand Amour et une plus grande Intelligence, mais aussi de toute recherche spirituelle, de toute initiation, de tout ce qu'on a appelé l'Esotérisme.
Nous constatons notre multiplicité - en nous-mêmes et autour de nous - mais le retour à notre source passe par la conscience de notre unité. C'est pourquoi il serait absolument vain de vouloir progresser spirituellement en rejetant quoi que ce soit, qui que ce soit.
L'être humain est constitué de façon à pouvoir intégrer en lui-même non seulement tous les règnes de la Nature, mais encore toute la somme des expériences vécues dans notre univers.
Toutes les expériences, négatives ou positives. Le Négatif (le douloureux, le malencontreux, le révoltant, qui ne sont autres que les qualificatifs du refus) ne peut se résorber dans le positif que par l'acceptation. Refuser, c'est entretenir la dualité.
Cette compréhension (prendre avec ...) est une des voies rapides qui mènent à la paix de l'âme.
Entendons-nous bien: ne rien refuser ne signifie pas tout accepter en l'absence de discernement, mais en reconnaissant en chaque être, en chaque événement, sa part de vérité.
Car tous, qui que nous soyons, nous connaissons les épreuves. Et pour la plupart d'entre nous, ce sont les épreuves qui nous ont amenés à nous poser les questions:
- qui sommes-nous ?
- d'où venons-nous ?
- où allons-nous ?
- quel est le sens réel de notre existence au-delà des apparences phénoménales ?
Moins nombreux sont ceux qui, ayant rencontré le Gardien, ont su entendre ce commencement de réponse: "Connais-toi toi-même ...".
La connaissance de soi est la toile de fond de toute pédagogie initiatique et spirituelle.
Toutes les autres connaissances ne sont que des aides, certains disent des "béquilles", et si la recherche intérieure est absente, ces connaissances peuvent devenir, tel un cancer psychique, de monstrueuses excroissances, et constituent en tous cas d'inutiles et encombrants fardeaux.
Tous les sages, de tous les temps, de tous les peuples, de toutes les traditions, ont insisté sur la nécessité de la connaissance de soi-même.
(A suivre)
Jakez ar Gwenn