Quel Druide êtes-vous ?
Quel Druide êtes-vous ?
Ce questionnement peut porter à sourire. Y aurait-il des différences ? Y aurait-il Druide et Druide ? Y en aurait-il de bons et de mauvais ? Ou existerait-il une hiérarchie en leur sein, dans leur communauté ?
Il existe déjà la question – et le débat qui lui fait suite depuis fort longtemps – sur la légitimité revendiquée par tel ou tel. A savoir, la distinction qui doit se faire entre un Druide appartenant à un Collège connu, « historique », reconnu comme tel, appartenant à une filiation clairement identifiée, et le Druide autoproclamé, venant d’on ne sait où, au mieux se prévalant d’une hypothétique initiation familiale parfaitement impossible à prouver, et donc à vérifier.
Cette distinction serait de peu d’importance si elle n’avait aucune incidence par ailleurs. Si le rêve, l’illusion, l’autosatisfaction de personnages se parant du jour au lendemain d’un titre que d’autres n’auraient obtenu qu’au prix de longues études et d’un constant effort sur soi dans la recherche de leur propre évolution spirituelle ne concernaient qu’eux. Après tout, qu’ils ritualisent seuls, pour eux seuls, suivant des rites personnels, et même vaticinent, dans la solitude de leur nemeton privé n’aurait aucune importance ni surtout aucune incidence sur quiconque.
En revanche, il en irait tout autrement pour ceux qui se sentiraient une âme d’enseignant, de gutuater, d’initiateur, et auraient propension à s’entourer d’une cohorte de disciples à qui ils ne pourraient distiller … que leurs propres théories.
En d’autres termes, et en d’autres lieux, on parlerait de gourous.
Mais notre propos ne se situe pas ici.
Nous voulons plutôt parler de la conception que chacun se fait de sa propre pratique. On peut en effet distinguer, dans le Druidisme contemporain, deux types de démarches (laissons de côté l’affirmation de certains selon laquelle il n’existerait pas UN Druidisme, mais DES Druides, affirmation tout à fait recevable et soutenable, intéressante à traiter, mais qui fera l’objet d’un autre article).
Il existe donc de nombreux mouvements, groupes, ou collèges druidique contemporains.
Certains ont la démarche que l’on pourrait qualifier « d’archéologique », consistant à retrouver les conceptions et les pratiques des Druides antiques – et strictement ces conceptions et ces pratiques – de les serrer au plus près ou tout du moins se rapprocher de l’idée que l’on s’en fait, considérant le peu d’informations qui nous sont parvenues de façon formelle. Et pour ce faire, partant du principe que Druides historiques et Brahmanes seraient les deux branches sœurs issues d’une même source, on transcrit des textes comme les Védas et on les adapte pour créer des rituels gaulois.
Ce qui, dans le principe, se défend tout à fait.
Mais faut-il se contenter de perpétuer les antiques rituels et prières qui rythment chaque journée du dévot ? Est-ce en soi suffisant, sinon satisfaisant ? La réponse est Oui, pour qui ne souhaite d’autre approche que purement religieuse et qui, finalement, ne procède alors pas autrement que les fidèles de bien d’autres religions.
La seule différence résidant en l’extrême ancienneté du Druidisme.
D’autres préfèrent aller plus loin, considérant que la société celtique au sein de laquelle évoluaient les Druides d’il y a plusieurs millénaires n’existant plus, se cantonner à une pratique du passé ne pouvant être que décalé (par rapport à la société moderne) et donc sclérosant.
Leur recherche spirituelle consiste alors d’allier leur connaissance du passé à l’évolution de leur réflexion d’hommes du XXIème siècle, ainsi qu’à leur connaissance actuelle des domaines celtique, druidique, écologique et scientifique, qui ne peuvent qu’être un apport bénéfique à cette antique Spiritualité.
Alors, sans donner dans l’ésotérisme à bon marché ni dans les théories fumeuses de type New Age, à ce que les Druides connaissaient et enseignaient (astronomie, cosmogonie, cosmologie, physiologie, théologie, divination, et d’autres domaines dont nous n’avons pas de traces formelles), il est courant d’ajouter tout ce qui permet au Druidisant de mieux connaître la Nature et de s’y harmoniser (géobiologie, tellurisme, géomagnétisme et géotellurisme, plantes, musiques, couleurs, vibrations, techniques de méditation, …).
Et pour communiquer avec les esprits immatériels, avec l'essence même des choses.
En résumé, il s’agit pour eux de développer une Spiritualité et une Philosophie pratiques, contemporaines et vivantes, en accord autant avec les données purement traditionnelles qu’avec le monde d’aujourd’hui.